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Le Marteau des Infidèles, chroniques du règne d'Herman le Martel

Talla na Bó

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Ceci est une chronique du règne d’Herman le Martel, chef de la Maison de Hauteville, par la grâce de Dieu et de Notre-Dame roi de Sicile et de Jérusalem, duc de Salerne, de Jérusalem et de Capoue, duc consort de Gênes et de Lombardie, comte de Capoue, de Naples, de Salerne, de Rouergue, de Jérusalem, d’Acre et de Farama, fils légitime de Thorsten de Hauteville et de Sibylla, reine consort de Sicile, à son petit-fils Anakin de Hauteville, héritier légitime de toutes ses possessions, sous la protection de sainte Agathe de Catane, gardienne du royaume de Sicile et de sainte Lucie de Syracuse, vierge et martyre.

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Moi au début de mon règne

Mon cher petit Anakin… pour que tu puisses à ton tour gouverner avec sagesse les deux royaumes qui furent confiés à notre famille, je suis l’usage ancestral de notre Maison et te fais le récit de ma vie. Je te recommande de rester toujours fidèle à notre foi catholique et à notre peuple normand, qui ont fait la puissance et la force des Hauteville.

Je me souviens… c’était le 5 février de l’an de grâce 1184… je m’entraînais tranquillement à l’épée quand un messager m’apporta une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise, c’était la mort de mon père. La bonne, c’était que j’étais roi. Roi de Sicile et de Jérusalem. Deux jours après la mort de père, j’étais tranquillement en train de planifier ma prochaine bataille contre le Saint Empire Romain Germanique avec pour enjeu le comté d’Ancône (oui, mon père m’avait légué une guerre coûteuse pour un seul comté). Le 10 octobre de la même année, j’arrachais triomphalement la victoire au Kaiser Baldewin, qui venait de succéder à sa féroce mère, la Kaiserin Clothilda la Noire. Je renvoyais bien vite les ruineux mercenaires engagés par mon père qui vidaient le trésor…

Mais revenons à cette fameuse journée : je planifiais donc la prochaine bataille de la campagne déjà victorieuse héritée de Papa, quand une créature translucide émettant une lueur bleutée (enfin on voyait à travers quoi, et elle était bleue) est venue dégouliner sur mon tapis de Perse.

- Bonjour, ou plutôt bonsoir… ah, il y a du feu, parfait.

- Qui êtes-vous ? A moi la garde… gardes !

- Non non, ne les appelez-pas ! il n’y a que vous qui pouvez me voir. Evitez de vous payer le trait « fou », je vous prie. Ce n’est déjà pas bien brillant comme ça…

- Mais…

- Je me présente : je suis la Dame de la Flaque, aussi connue sous le nom de… enfin, appelez-moi Talla, ça ira bien. Je suis votre guide. Une sorte d’ange gardien. Je fais aussi de très bons cakes, mais pas magiques. Et je promets de ne pas vous envoyer chercher des fourbis magiques débiles, du genre l’aiguille à repriser télépathique. En bref, faites ce que je vous dis, et ne parlez de moi à personne. Une consœur, la Dame du Lac, a eu les pires ennuis avec un de ses protégés qui passait tout le temps pour un dingue. Vous avez tout compris ? Parfait !

- Gnnnn….

- Bon, voyons ça. La situation est intéressante, mais compliquée, avec une partie des possessions en Italie, une autre outre-mer avec le royaume de Jérusalem. En gros, on a le choix entre castagner au Nord contre le SERG, à l’Est contre les Byzantins et les Mahométans. J’espère qu’il va y avoir quelques révoltes.

Côté statistiques, vous m’avez l’air d’une sacrée demi-truffe ; qui vous a donné cet horrible et ridicule nom d’Herman ? Le martial est parfait, l’intrigue est correcte, par contre, le reste, ça oscille entre le néant et l’abyssal. Et vous êtes un lâche (j’ai heureusement découvert ma bravoure au cours de cette première guerre). Fourbe mais lâche. Bon, au moins vous avez de l’ambition, et pas de tendance dégénérée. Va falloir faire gaffe à pas vous faire mutiler en pleine bataille, hein ?

- Hé…

- Inutile d’espérer que les gamins tiennent de leur mère, c’est encore moins brillant. Au moins votre femme a le bon goût d’avoir des territoires intéressants (mais bien évidemment inhéritables à cause de l’autorité de la couronne du SERG). Pas comme votre mère insipide et inintéressante.

- Hé !

- Oui, au revoir à vous aussi.

Je suis allée me coucher en espérant me réveiller le lendemain en m’apercevant que Talla n’était qu’un cauchemar. J’ai vite déchanté ; elle a cependant pris l’habitude de ne plus dégouliner sur mes affaires (soi-disant qu’elle déneige dans sa montagne avant de venir, quand il ne pleut pas à Paris ; ne me demande pas ce que ça veut dire).

Sur les conseils de Talla, j’ai rapidement remarié ma mère, « pour gagner un peu de prestige et faire de la place à la cour, et puis on sait jamais quand une alliance peut être utile. » Puis je me suis mis au jardinage pour me détendre.

Ça a beaucoup plu à Talla qui adore les plantes (autant te dire que pour la détente, avec une créature bleuâtre qui babille dans ton dos sur les mérites comparés de l’œillet du poète et le désespoir du peintre…). Enfin j’ai fait un joli labyrinthe et j’ai amélioré mon intendance (Talla m’a fait beaucoup de commentaires). Je suis aussi parti en pèlerinage en Terre Sainte, sur mes terres.

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Le jardinage

Un soir de 1185, je me promenais en compagnie de Raymond de Caserte, quand une dague a filé juste devant mon nez et a tué mon pauvre ami. C’étaient les Nizârites, les féroces Assassins. Sans doute en voulaient-ils au glorieux roi chrétien de Jérusalem. Talla était dans tous ses états, j’ai cru comprendre qu’elle avait de grands desseins pour moi et que l’AAR allait être raté si je mourrais après à peine un an de règne. Il n’y a pas eu d’autres tentatives, les Assassins ont dû comprendre à qui ils avaient affaire.

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La tentative d'assassinat

Mon frère Thorsten eu en 1186 une fille, la petite Avelina, la première née de notre dynastie sous mon règne, qui avec son frère Thorsten avait une place dans la succession.

En effet, je n’avais qu’une fille, Ida, de mon épouse Ursula, duchesse de Gênes et de Lombardie. Après cela, la succession était dévolue à mon plus jeune frère, Thorsten, puis à son fils Thorsten le jeune, puis à Avelina. Mon frère Anselm, marié à ma vassale la duchesse de Sicile, n’avait rien trouvé de plus malin que de prononcer des vœux de chasteté et d’intégrer l’Ordre de Santiago. Tu me diras, affublé d’une femme qui l’a trompé avec l’évêque de Trapani au point d’en avoir un bâtard… Ma jeune sœur Wilmot était morte dans des circonstances… suspectes avant mon règne après avoir laissé un bâtard et un neveu qui n’était pas de mon sang. Mon autre sœur était mariée de manière fort judicieuse à un fils du Basileus, après un mariage avec le fils du roi d’Aragon… brisé par l’élévation de ce prince au rang d’évêque. Les enfants issus de ces unions n’étant pas de notre sang, je ne voulais pas les voir sur le trône.

Cette année 1186 fut bénie par le Ciel, car mon épouse mettait un monde un petit garçon, un héritier. Talla insista pour que je l’appelle Dastan. Des fois que je veuille me lancer à la conquête de la Perse, il paraît que ça porte chance. Je m’occupais personnellement de l’éducation de Thorsten mon neveu, car mes enfants étaient encore bien jeunes, et la succession incertaine. L’année 1188, mon épouse mit au monde un petit Anquetil, pour ma plus grande joie. Ma succession était de mieux en mieux assurée. Ce fut cette année-là aussi que je me préoccupais de l’éducation de ma fille Ida, et que je commençais à surveiller les alliances potentielles. Les stupides lois du SERG interdisant à Dastan d’hériter, c’était Anquetil qui devait récupérer les terres de sa mère, et en cas de malheur, ma petite Ida.

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Dastan

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Hélas, en 1190, mon épouse passa de vie à trépas dans des circonstances suspectes.

Je ne sus jamais qui en fut responsable. Sur les conseils de Talla, je me remariais vite. Mes enfants étaient encore jeunes ; le petit Anquetil n’avait pas deux ans quand il devint duc de Gênes et de Lombardie. De plus, la situation chez les Mahométans inquiétait Talla, qui me pressait d’avoir des enfants pour assurer de futures alliances en cas de conflit. Il me fallait des fils pour hériter et des filles à marier. Talla avait justement repéré une très belle opportunité en la personne de Berenguela, aînée des cinq filles de Luis II Jimena, et héritière des royaumes de Castille et de Portugal.

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Berenguela, reine consort de Sicile et princesse héritière de Castille-Portugal

Le père consentit à un mariage avec la prestigieuse Maison de Hauteville. La même année, ma nouvelle épouse tomba enceinte. Le 3 décembre 1190, Talla et moi virent nos pires craintes se concrétiser : les féroces Mahométans eurent l’outrecuidance de nous déclarer le Jihad avec pour enjeu les Lieux Saints. Le calife sunnite, Berkiyaruk, n’était qu’un marmot manipulé par le Démon.

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La déclaration de guerre

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Le risible "Calife"

Avec bravoure, je partis à la tête de la Chrétienté repousser ces hordes impies.

Au milieu des carnage, une grande joie me parvint de Sicile, où était restée ma chère épouse, qui me donna une petite fille, que je nommais Elise-Maria pour attirer sur nous la bénédiction de la Sainte Mère de Dieu et celle de sa sainte cousine, la bienheureuse mère de Jean le Baptiste. Cette petite princesse portait aussi mes espoirs d’asseoir ma dynastie en Espagne, si Dieu le veut. Au cours de cette guerre sans merci, j’eus à affronter diverses menaces et révoltes, dont je triomphais grâce à mon génie militaire et à la protection de Sainte Lucie. Les Infidèles étaient innombrables, mais Christ était avec nous dans la bataille, et la Vierge sut réveiller le cœur des Fidèles : même les Byzantins hérétiques honorèrent notre alliance et sa battirent à nos côtés.

Preuve de la bienveillance divine, Berenguela me donna une autre fille, Espérance. Pour mon plus grand chagrin, le malheur frappa le 20 octobre 1193, et Anquetil mourut à l’âge de cinq ans d’une terrible maladie. J’eus la bonne surprise de voir le comté de Naples se civiliser et devenir Normand. Préoccupé par la guerre, je n’avais pu songer à fiancer ma fille chérie, Ida, qui devint à l’âge de 13 ans duchesse de Gênes et de Lombardie, et vassale du Kaiser. Désormais, l’héritage italien de ma défunte épouse reposait sur ses jeunes épaules, et sur sa capacité à survivre aux tentatives de meurtres de la part de sa « famille » maternelle, véritable nichée de vautours. Bonne intendante, mon Ida était une piètre intrigante à cette époque.

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Mon fils Anquetil, duc de Gênes et de Lombardie, un peu avant sa mort

Ce rappel me poussa à chercher une bonne alliance pour mon héritier, Dastan. Mon choix se porta sur la jolie Sophie Wirgeriche, âgée de sept ans de plus que ton père. Fille aînée du duc Buchard de Lotharingie et de la comtesse Friedrica de Nassau, elle n’avait qu’un jeune frère qui s’interposait entre elle et son héritage. Elle était de plus la nièce du roi Günther de Bohême, qui avait le duc son frère pour héritier, faute de descendance. Mais la principale raison de mon choix fut son génie qui faisait d’elle une reine prometteuse.

Je fus tiré de mon deuil par la guerre et la naissance de mon fils Hélas, qui assurait mon épouse et ma lignée dans l’héritage espagnol. Autre signe de la faveur divine, un prêtre me donna une sainte relique en l’an de grâce 1195. L’année suivante, j’eus la joie de voir que ma fille Ida avait bien profité des leçons de son tuteur : elle était devenue une bonne intendante, une intrigante avertie, fourbe et paranoïaque, et avait épousé matrilinéairement l’héritier du duché de Lorraine, en succession par ancienneté. Même si les enfants n’héritaient pas directement, une revendication pouvait toujours être soutenue. En tout état de cause, une alliance au sein du SERG pouvait toujours servir.

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Une des nombreuses révoltes que j'ai du écraser pendant l'attaque mahométane

Le 29 janvier 1196, malgré les révoltes paysannes, malgré les aventuriers, malgré leur supériorité numérique, je renvoyais les hordes mahométanes dans l’Enfer d’où elles étaient sorties !

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Te Deum laudamus, te Dominum confitemur. Te aeternum Patrem, omnis terra veneratur…

Contraints à la capitulation, les Infidèles retournèrent à leur décadence et durent reconnaître que leur pathétique prophète ne pouvait rien face à la protection de Sainte Lucie et de Sainte Agathe. Fort du soutien de la Sainte Mère de Dieu, je décidais qu’il était temps de donner une leçon aux Infidèles chiites. Profitant de la présence de mes troupes levées en masse, les ordres saints à mes côtés, je déferlais sur le Sinaï et libérais la terre foulée par Moïse et Israël de l’emprise impie. Signe que Dieu m’approuvait, mon épouse m’annonça qu’elle attendait un autre enfant.

L’abominable Calife Nasir II se rendit après une demi-année d’une guerre foudroyante, sans avoir eu le temps de rassembler ses troupes. Avec sagesse, Talla et moi convînmes qu’il faudrait renflouer mes caisses en prévision d’une prochaine guerre diabolique contre les Mahométans. Aussi créé-je la République du Sinaï, chargée de payer moults impôts. Cette année 1197 était vraiment bénie : ma fille Ida enfanta Gérard de Hauteville, mon premier petit-fils, perpétuant ainsi notre héritage germanique, et mon épouse mit au monde Roscelin, nouvel héritier présomptif des doubles couronnes de Castille-Portugal et de Sicile-Jérusalem.

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Mon Ida, mariée

Profitant d’une paix bien méritée, je lançais de vastes programmes de construction dans mes provinces, avant de lancer une petite guerre pour soutenir la revendication que mon chancelier avait enfin réussi à me fabriquer. En 1201, alors que j’étais à deux doigts de devenir le comte de Piombino, l’abominable calife Nasir III, chiite de son état, prouva sa nature démoniaque en tentant dès sa première année de vie de ravir le Saint-Sépulcre à la Vraie Foi. Une nouvelle fois, je me fis champion de la Chrétienté et partais anéantir les hordes mahométanes. Christ, le pape et le Basileus (mon or aidant) furent à mes côtés. De l’Espagne à la Hongrie, mes fidèles alliés se rallièrent à la Sainte-Croix.

L’an 1202 vit la majorité de mon fils Dastan, ton père, brillant stratège, intendant et intrigant passable, peu porté sur la diplomatie et les lettres. Son mariage fut conclu avec ta charmante mère, brillante intendante, érudite, portée sur les armes autant que sur l’intrigue. L’année suivante, mon chagrin de voir mourir mon épouse, de santé fragile, fut compensé par la défaite des Mahométans, qui avaient fait preuve d’une stupidité sans pareille dans leur stratégie militaire.

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Ta mère Sophie, peu avant son mariage

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Ton père Dastan, peu avant son mariage

Mon petit Hélas devenu l’héritier des couronnes de Castille et de Portugal, je me remariais avec la géniale Bodil, fille d’un petit baron danois. Fauchée à l’âge de 21 ans par une grave maladie, elle ne m’avait donné aucun enfant. Nous nous étions tendrement aimés.

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Ma bien aimée Bodil, qui aimait la chasse et l'équitation

L’an 1205, j’eus la très grande joie de voir naître ton frère aîné, bien qu’un peu déçu qu’il n’ait pas hérité du génie de ta mère. Talla insista pour que je le nomme « Dark-Vador ». J’ignore quel à quel saint cela fait référence, mais il paraît qu’il a « fait carrière ». La même année, je me mariais avec la seule épouse à peu près convenable que je pouvais trouver (il y avait pénurie de princesses et de filles de duc). Mon épouse devint très rapidement syphilitique et folle. Je pensais que cela allait finir comme Bodil, la précédente : un nouveau veuvage à court terme, après une union stérile. Peu après mon mariage, Hélas partit pour la cour de Castille, roi à 11 ans après la mort de son grand-père maternel.

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Mon fils Hélas, ton oncle

A ma grande surprise, mon épouse Héloise était toujours vivante deux ans plus tard et mit même au monde un petit Lucas (je fus intraitable vis-à-vis de la Dame de la Flaque : cette nomination votive était destinée à demander à demander à Luc l’Evangéliste, médecin, la guérison de mon épouse). Profitant de la première révolte qui secouait le SERG depuis mon accession au trône, je décidais de déposer l’antipape nommé par le Kaiser impie en 1207, et qui affaiblissait l’autorité morale de notre religion catholique.

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Héloise la Folle,la plus insupportable de mes épouses et la seule dont je me suis débarrassé.

Le 14 février 1208, pour ma plus grande joie et celle de ton père, tu naquis. Talla insista à nouveau pour qu’on t’appelle Anakin. Il paraît que ça te promet une belle destinée. Deux ans plus tard, je mettais fin à cette ridicule histoire d’anti-papauté. Et l’abominable Kaiser récidiva.

En 1212, mon épouse mit au monde un nouveau fils, le prince Arko, enfant maladif ; sa mère toujours aussi folle et syphilitique semblait bien résister à la maladie. La même année mon beau-fils Rudolf, duc de Lorraine, laissait ma fille Ida veuve suite à son décès (pour causes naturelles). De leur union étaient nés trois filles et trois garçons, introduisant dans la famille des revendications au trône ducal de Lorraine et assurant notre héritage germain. A ma plus grande fureur cependant, je m’aperçus qu’Ida avait trahi son héritage pour devenir… italienne ! De rage, j’écrasais une éphémère révolte menée par le duc de Sardaigne-Sicile, qui y laissa son duché de Sicile. Soi-disant que l’autorité de la Couronne était trop élevée à son goût. Ma petite Elise-Maria mourut cette l’année suivante de la variole, sans enfant. Son veuf, un Doukas, avait de bonnes chances d’hériter à terme de l’Empire Byzantin.

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Arko, mon bébé si fragile...

Le pape trouva à redire aux lois de mon royaume, moi qui était le descendant direct de Marie de Hauteville, reine de Sicile et fondatrice du royaume de Jérusalem, gardien des Lieux Saints et le premier de ma lignée depuis Marie à étendre le royaume dans les terres infidèles, moi qui avait repoussé par deux fois les coalitions mahométanes. Il me déniait le droit de nommer les évêques de mon royaume. Heureusement, nous trouvâmes un arrangement et une donation l’assura de ma piété. Cette triste année 1213 vit la mort de ton malheureux frère, Dark-Vador, dans un tragique accident. Tu es donc devenu le second dans la ligne de succession. La même année, le pape décida de lancer un croisade contre la Lithuanie païenne. Encore offensé par son exigence injuste, et décidant que ferais mieux de porter le deuil que d’aller faire la guerre dans les confins du monde païen, je restais chez moi. Talla m’approuva en ajoutant que si les Mahométans déferlaient à nouveau sur les lieux saints, c’est moi qui irait au casse-pipe.

Un homme marié à une folle siphyllitique a bien le droit de s’amuser un peu. Ah Maud, Maud, quelles nuits… Hum.

En février 1215, on m’a raconté des belles histoires sur un souverain du lointain Orient se préparant à marcher à tête de millions de soldats vers l’Occident. Un peu plus tard, après ta sœur Adele naissait ton jeune frère, Bilbon (devine qui a trouvé le nom ?). Ce fut aussi la période au cours de laquelle mourut la duchesse Amalie de Ferrare, épouse de mon fils Roscelin, à l’âge de seulement 17 ans. Elle laissait un fragile héritier, un petit Herman de Hauteville, qui permettrait peut-être à notre lignée de s’implanter davantage dans la partie Italienne du SERG. En guise de compensation, mon épouse mit au monde ma petite Fressenda. Cela ne la rendait pas moins insupportable, et je décidais enfin de finir le travail de la syphilis. Vite dit vite fait, je planifiais ni vu ni connu une attaque de bandits. J’avais en vue une jeune Eleanor, fille d’un baron anglais, dotée du trait génie, et sans prédisposition à la folie.

Le 31 décembre 1218, ton pauvre père Dastan mourut de pneumonie, faisant de toi mon héritier. Ta mère inconsolable regagna la cour de son père. Je me consacrais à l’éducation des enfants de ma famille, à la recherche de fructueuses alliances, à la construction des villes de mes royaumes et au remplissage de mes caisses. Car je savais que le fléau mahométan avait le sommeil léger… Je ne m’attendais cependant pas à entendre les nouvelles qui me sont parvenues : des armées innombrables, composées de cavaliers, déferlaient sur l’Orient du monde connu. Peut-être Christ envoie-t-il un châtiment aux Infidèles ?

Peu après la mort de ton père, son épouse mit au monde des jumelles posthumes, dont une, Mabel, affligée de consanguinité. Ta sœur Yolanda est, quant à elle et grâce à Dieu, bien allante. Peu de temps après, la croisade en Lituanie échoua lamentablement, ce qui n’est pas étonnant puisque je n’y étais pas, ni le SERG d’ailleurs, à cause de son maudit antipape. Je ne le répèterai jamais assez, les païens sont loin, ce sont les Mahométans à nos frontières qui sont dangereux.

An de grâce 1223 ! Gloire à Dieu, mon chancelier m’a fabriqué une revendication sur l’île de Venise. J’y vis l’occasion de fonder une autre République et d’y installer notre famille. Cette année fut aussi tristement marquée par le décès de mon fils Roscelin (lui aussi de pneumonie), qui s’était remarié de son propre chef avec une femme d’environ 40 ans et tristement inintéressante. Mon petit-fils Herman, duc de Ferrare, était désormais bien seul.

L’année 1224, je n’ai pas besoin de te le rappeler, fut pour ma plus grande joie celle de ta majorité et de ton mariage avec Amalberga di Este, fille d’un baron allemand. Oh certes, elle n’était pas issue d’une grande famille, mais son génie, sa sociabilité et son zeste de fourberie en faisaient une reine en devenir. Aucune héritière n’avait plus à offrir que cette jeune femme ; vous formiez un bien joli couple, car toi aussi tu avais profité de ton éducation chez mon parent et vassal, le comte Gerald de Tarente, connu pour être le plus brillant homme de mon royaume.

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Ton épouse et ton fils aîné, Vador...

J’ai décidé de marier mon fils Lucas à la duchesse de Nicée, pour faire souche dans l’Empire Byzantin. Peut-être pourrons-nous placer notre dynastie sur le trône impérial en y implantant la maison Hauteville… Aucune alliance plus prestigieuse ne s’offrait à moi.

L’an de grâce 1225 fut aussi pour moi source de grande réjouissance : il me naquit une fille, Matilda-Eleanor, qui hérita du génie de mon épouse Eleanor ! Quelques semaines après cette naissance, ton épouse nous annonça qu’elle était enceinte du petit Vador, qui paraissait bien faible à sa naissance. Je priais Saint Luc pour qu’il ne connaisse pas le destin tragique de son oncle.

Après la défaite de Venise, notre parente et alliée la reine de Croatie (j’avais envisagé de vous fiancer) s’empara des vestiges de la défunte République au cours d’une guerre rapide où notre participation fut sollicitée mais pas nécessaire. Las ! Matilda-Eleanor succomba tragiquement à une pneumonie, fléau de notre famille.

L’année 1228 fut riche en évènements familiaux : la naissance de ton petit Anakin, nouvel héritier présomptif, la mort de ma gourde de fille, Ida, devenue scandaleusement italienne avec sa lignée, la naissance de ma benjamine, Matilde, et la majorité de mon fils Arko, que je mariais à la fille du duc d’Itil, dans le royaume lointain des Coumans. Elle avait hérité du génie de son père (comme deux de ses frères d’ailleurs). Sait-on jamais ?

Ayant hérité d’une revendication forte sur le comté de Rouergue, dans le Royaume d’Aquitaine, je décidais de la soutenir. D’abord parce que je n’avais rien à faire, et ensuite parce que « la terre, c’est bien ». Tu en feras ce que tu voudras. Alors que je gagnais cette guerre, une révolte s’est déclenchée dans mes terres italiennes. Elle ne durera que le temps de rapatrier mes troupes.

6 octobre de l’an de grâce 1228. J’ai à mon tour attrapé une pneumonie qui m’épuise chaque jour un peu plus. Je sens venir ma fin (Talla me dit que non, mais c’est la première fois qu’elle me rend visite avec des vêtements secs ; elle me parle d’un traitement à base de moisissures).

J’ai étendu le Royaume de Jérusalem jusqu’au Sinaï. J’ai un peu agrandi nos possessions en Italie. J’ai développé, autant que possible, les provinces que je détiens en propre. J’ai créé deux Républiques, dans le Sinaï et à Venise, dont une est aux mains de notre dynastie. Je te laisse le soin de mater une petite révolte en Italie, rien de bien méchant. Je te lègue aussi assez d’or pour corrompre tes vassaux. Oh, je sais bien que je n’ai pas fait de grandes conquêtes, mais j’ai soutenu deux Djihads, et je te lègue intact ce que j’ai reçu de nos ancêtres.

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Une carte de nos possessions

Si tu le veux, tu peux essayer de récupérer les possessions de notre famille au sein du SERG, ce ne sont pas les prétendants dynastiques qui manquent. Il y a aussi l’opportunité de se faire élire sur le trône de Byzance. Si tu veux batailler pour Christ, les terres mahométanes s’ouvrent à toi. Enfin, notre dynastie est implantée en Hongrie (où elle a renié ses origines), et en Croatie, où l’aristocratie est devenue normande. Néanmoins, la reine et son héritière ont eu le tort de ne pas se marier matrilinéairement. Mets-y bon ordre si tu peux. Enfin, l’Espagne nous est ouverte grâce à la double couronne de Castille-Portugal détenue par ton parent Gonzalo (un Castillan).

Cher petit Anakin, à l’âge de 21 ans, te voici un homme remarquable, père de deux beaux garçons, et doté d’une épouse plus que charmante. J’ai pleine confiance en toi. Je te confie à la garde de Notre-Dame des Victoires, de Notre-Dame de Hauteville, et des Saintes Lucie et Agathe.

Herman le Martel est mort tragiquement des suites de sa pneumonie, le 23 février 1229, à l’âge de 75 ans, après 45 ans de règne.



5 Commentaires


Commentaires recommandés

Donc mon successeur a visiblement très bien pris la partie en main sans l'aide de mon AAR ^^ J'ai essayé de laisser une partie correcte, parce que si les possibilités sont intéressantes, le SERG et le monde musulman ont tendance à rester d'une stabilité effroyable. L'arrivée des Mongols devrait, je l'espère, casser un peu le bloc Fatimides-Seldjoukides.

 

Au passage, si quelqu'un sait comment convaincre le machin de ne pas mettre des passages complets du texte centré (je préfère aligné à gauche)... A partir de l'image de Dastan, ça déconne à plein régime, alors que je voulais juste centrer les personnages. De même, ça refuse de prendre en compte la suppression des sauts de ligne surnuméraires. Sais pas pourquoi.

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Guerre couteuse c'est vrai mais une fois Ancôme gagnée, la republique est dissoute ainsi que la plupart des revenus qu'elle génerait... y compris celles qui allaient dans les caisses du Kaiser.

(j'ai oublié de le dire dans mon billet d'ailleurs)

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