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Uchronie(s)

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Uchronie polonaise, partie 6

Rhysaxiel

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La Pologne sous le règne d'Elżbieta Kondeusza (1740-1783) - Seconde partie (1743-1783)

La naissance des flottes de la Baltique et de la Mer Noire (1740-1780)

La déclaration de la reine mit en lumière un manque flagrant au sein de l’Etat polonais : l’absence totale de flotte pour protéger les côtes. La Pologne ne possède plus de flotte hormis quelques corsaires commissionnés depuis 1643, date à laquelle les vaisseaux ayant survécu aux destructions des années précédentes ont été vendus. Ce désintérêt total pour la chose navale est dû à la combinaison de plusieurs facteurs : l’absence d’entrain de la noblesse pour la marine, les conflits principalement terrestres dans lesquels était engagée la Pologne jusqu’alors, et la relative étroitesse du littoral avant les reconquêtes des années 1700-1720. Cela change progressivement au cours du XVIIIe siècle, qui voit se développer l’idée de deux flottes dédiées à la défense des côtes. Principalement des flottes de littoral, des « eaux brunes » ou « eaux vertes » selon la terminologie contemporaine, leur rôle serait de détruire toute invasion ennemie et empêcher le blocus des ports polonais. La situation géographie de la Pologne fait qu’une flotte de haute mer présente très peu d’intérêt pour elle. La reine appuie cette idée dès les années 1740 et le mariage de sa première fille avec le roi du Danemark donne une impulsion supplémentaire au projet (voir plus loin). La flotte de la Baltique prend appui sur les villes commerciales, notamment Dantzig, qui acceptent l’idée d’une flotte polonaise à condition qu’elle protège aussi les navires de commerce. La flotte de la Mer Noire s’appuie quant à elle en partie sur les éléments cosaques, construisant traditionnellement de petites embarcations dédiées aux raids et ayant montré leur capacité de harcèlement dans la guerre de Ruthénie, ainsi que sur une flotte classique basée à Jedisa (historiquement Odessa), nouvelle ville fondée par les Cosaques à partir du village de Khadjibey dans le Yedisan, et qui voit ses infrastructures portuaires se développer au fil du siècle. Ce n’est toutefois pas avant les années 1780 que la Pologne est en mesure d’aligner un nombre suffisant de navires pour ne serait-ce que couvrir les côtes, faute de chantier navals suffisants grands et nombreux et à cause d’un manque criant d’expérience dans la construction navale. Les 8 premiers navires de ligne sont acquis en 1749 suite à un traité passé avec les Provinces-Unies en échange de tarifs douaniers préférentiels en Prusse, alors que la République investit dans trois nouveaux arsenaux près de Gdańsk, Jedisa et de Riga pour être en mesure de construire par la suite ses propres navires. En parallèle, des galères, plus petites et adaptées à la guerre dans des mers quasi fermées, sont mises en chantier. Le succès de la flotte de galères russes pendant la Grande Guerre du Nord a réhabilité ces vaisseaux autour de la Baltique, d’abord au Danemark, puis en Suède et enfin en Pologne considérablement en retard sur ses voisins. L’arsenal de Riga est terminé en 1755, celui de Gdansk en 1757 et celui de Jedisa en 1764.

Le repeuplement de la Grande Principauté de Ruthénie

La sécurisation de la frontière sud par l’établissement des fortins Cosaques et la sédentarisation progressive des Tatares de la région ont considérablement réduit les raids, tatars ou plus rarement kalmouks, qui ravageaient autrefois régulièrement le sud de la Grande Principauté, longtemps appelé « plaines sauvages ». Les cartes du géographe et ingénieur Guillaume Vasseur de Beauplan montraient en effet une région complètement dépeuplée.

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Carte accompagnant la description d’Ukranie de Beauplan (1660). Le sud se situe vers le haut. On y distingue les côtes de la mer d’Azov et les plaines sauvages. Les rares lieux d’habitation longent le Dniepr. Kiev se trouve au centre de la carte, deux tiers vers le bas. Vous pouvez la trouver en King Size ici ! J'adore cette carte :D

Les fortins cosaques et Saraï tatares forment la base d’un tissu urbain encore très léger et épars. Les routes qui les relient font l’objet de quelques investissements de la part du Trésor de la Grande Principauté. Le contrôle intégral du Dniestr, du Boug et de la quasi-totalité du Dniepr rendent également ces voies de communication fiables, sûres et utilisables. Le Dniepr, par son étendue et sa largeur devient en quelques années une artère indispensable de la République. Plusieurs projets ambitieux de canaux sont envisagés, mais seul le projet de canal Vistule-Boug-Dniepr se concrétise en 1775, alors que le Dniepr voit plusieurs nouveaux ponts l’enjamber. Jusqu’en 1748, le seul pont permettant de traverser le fleuve se trouvait à Kiev. La forteresse de Kodak, cœur de la future Elżbietagród (historiquement Ekaterinoslav/Dniepropetrovsk), se voit ainsi dotée d’un pont, imitée quelques années plus tard par le village de Krementchuk puis Zaporozhia. Ces ponts sont, tout comme celui de Kiev, temporaires et retirés l’hiver. La débâcle du Dniepr risque en effet d’emporter tout pont sur lequel il est construit et les glaces qui prennent le fleuve en cette saison le rendent facile à traverser sur la majeure partie de son cours. Tout cela contribue à un rattrapage économique spectaculaire de la région. La sécuritation du territoire permet aussi la pleine exploitation des Czarna Ziema, les Terres noires très fertiles de l’Ukraine, dont Beauplan et Conrad de Malte-Brun vantaient la qualité, le dernier écrivant que « la terre ne demande que d'être légèrement remuée » pour obtenir des rendements considérables.

Les Lumières et la Pologne

Dans son Esprit des Lois, Montesquieu décrit indirectement le régime politique qui lui semble le plus juste et le plus viable. Rejetant intégralement l’absolutisme de Louis XIV, concentrant de nombreux pouvoir dans les mains d’un seul, il plaide pour un système politique dans laquelle la noblesse ferait contre poids. Deux modèles guident sa réflexion : la monarchie constitutionnelle de la Grande Bretagne et la République des Trois Nations. Il note dans le premier cas le développement du parlementarisme, tandis qu’il décrit à propos de la Pologne à la fois le régime précédent les réformes Condé, qu’il qualifie de « prélude à l’anarchie », « antithèse de la monarchie absolue » donnant dans l’extrême opposé « où le pouvoir est tellement dilué et fragmenté qu’il n’existe pour ainsi dire plus », avant d’éclairer sous un jour très favorable l’équilibre atteint depuis au sein de la République et l’idéal de Liberté qui guide la noblesse du pays. Il relève néanmoins le flou existant entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir législatif, tous deux aux mains des mêmes personnes et source d’abus potentiels.

Voltaire, après avoir passé deux ans à Berlin, séjourne à Varsovie entre 1751 et 1753 en tant qu’invité de marque de la reine. Alors qu’il a terminé Le Siècle de Louis XIV à la cour de Frédéric II, il termine à Varsovie Micromégas. C’est d’ailleurs sa publication et sa critique de la religion qui provoque le malaise au sein du clergé polonais. Fait assez rare, tant le clergé catholique qu’orthodoxe, protestant et même musulman au sud de la Ruthénie, demande le départ du philosophe. Très vite, une partie des sénateurs séculiers se joint à la demande et rédigent une pétition à la reine, qui cède en 1753. Voltaire est congédié et sommé de quitter le pays. Ne pouvant passer par la Prusse suite à l’interdiction de territoire que lui a adressé Frédéric II, il prend la mer par Gdansk et se rend à Amsterdam, avant de poursuivre sa vie à Genève.

Elżbieta acquiert un exemplaire de l’Encyclopédie par le biais de ses contacts en France dès 1751, dont elle fait lire certains articles à sa cour et auprès de son cercle d’amis proches. L’interdiction qui frappe l’Encyclopédie en France à partir de 1752 ne trouve pas d’écho en Pologne, malgré l’opposition farouche des Jésuites, déjà remontés en raison du déclin du catholicisme en Ruthénie. Avec la mise en place de la République des Trois Nations, Ludwik II s’était en effet engagé à complètement abandonner les affaires religieuses et réaffirmé la liberté totale de culte garantie théoriquement depuis 1572. A cause de cela, l’église uniate Gréco-catholique de Ruthénie, fondée en 1596 avec comme objectif non dissimulé de ramener les orthodoxes de la région dans l’orbite catholique romaine, perd peu à peu son influence, nombre de ses fidèles reniant peu à peu la domination romaine. Seule une petite minorité, un noyau dur en quelque sorte, persiste à suivre ce rite uniate jusqu’à nos jours. L’expulsion des Jésuite (du Portugal en 1659, de France en 1764, d’Espagne en 1767) provoque par ailleurs une grande inquiétude chez leurs homologues polonais qui, bien que jamais menacés de subir le même sort, font peu à peu profil bas et limitent leur militantisme à la cour de Varsovie, préférant ainsi limiter plutôt que perdre totalement leur appuis et leur influence. Ils sauvent ainsi leur tête, Elżbieta refusant de faire promulguer le bref de Clément XIV de 1773 supprimant la Compagnie de Jésus.

De l’exercice du pouvoir

Les évolutions du système politique polonais et la Guerre de Silésie ont fait de l’étendue de l’autorité royale et de celle du Sénat un sujet de débats qui s’étend sur plusieurs années et occupe les discussions des Diètes entre 1746 et 1762. La noblesse, au premier rang de laquelle les sénateurs, demandent en effet à ce que les Diètes générales se réunissent plus souvent, demandant à ce soient convoquées une fois par an au lieu d’une fois tous les quatre ans. La reine ne s’y oppose pas vu que cela améliorerait l’administration de la République, mais la logistique nécessaire à l’assemblée d’une Diète en Pologne rend cette proposition peu réaliste. A chaque Diète, les palatinats doivent en effet élire dans leurs parlements locaux deux représentants appelés nonces, en plus des sénateurs, dont le mandat n’est valable que pour la prochaine Diète générale, puis faire un rapport devant le même parlement local après la Diète générale, ce qui occupe une large partie de l’année. Il faut près de dix ans pour que les Diètes s’accordent sur une simplification de ces procédures. A partir de 1758, les nonces sont élus pour une durée de dix ans et forment une sorte de chambre basse alors que les sénateurs, nommés à vie par le roi depuis les origines de la République, forment une chambre semblable à la chambre des Lords britannique. Le parlement ainsi formé reste cependant uni en permanence, les chambres ne représentent alors pas une réalité politique, seulement une distinction dans le mode d’élection de ses membres. Les subdivisions administratives sont aussi réajustées lors de cette même diète. Les territoires de Prusse, de Silésie, de Livonie, de Courlande et d’Estonie, qui ne dépendent directement ni de la Pologne, ni de la Lituanie, ni de Ruthénie et disposaient tous d’un statut particulier, sont désormais tous traités comme des palatinats pour l’élection des nonces et des sénateurs, bien qu’ils gardent leurs législations locales.

L’autre principal problème réside dans l’indiscipline dont on fait preuve les généraux de la République, déclenchant par la même occasion la Guerre de Silésie. Bien que celle-ci se soit achevée idéalement pour la Pologne, cette indiscipline questionne frontalement l’autorité du souverain sur ses généraux. Ceux-ci étaient largement soutenus par les autres sénateurs, sans pour autant que ces derniers ne soient suivis par la noblesse. Aussi Elżbieta espère-t-elle avec cette réforme pouvoir contrebalancer des sénateurs trop impétueux avec les membres de la chambre basse, généralement issus de la noblesse moyenne ou inférieure. La reine a également veillé à sanctionner, dans les limites de son pouvoir, lesdits généraux. Ainsi, à la mort de Józef Potocki en 1751, elle a refusé d’attribuer le grand généralat à Klemens Branicki, petit général de Pologne pendant la guerre de Silésie, lui préférant Wacław Rzewuski. De même, Michal Radziwill n’est pas promu grand général de Lituanie, Michał Józef Massalski recevant cet office dès 1744. Ainsi, à défaut de pouvoir les disgracier et leur retirer leur charge, ce qui eut été possible en cas de défaite polonaise pendant la guerre, la reine gèle néanmoins toute possibilité de promotion pour eux en les maintenant indéfiniment sous la tutelle d’un autre officier. Le message est ainsi très diplomatique mais néanmoins clair. On ne relève plus aucun cas d’insubordination au cours du règne de la souveraine – ceci étant néanmoins facilité par les années de paix.

Mariages et succession

La reine a trois enfants : Karl, né en 1722 mais mort à 8 ans, Ludwika-Henrietta, née en 1728 et Ludwik-Francisek, né en 1734. Henrietta est mariée à Frédéric V, roi du Danemark et de Norvège en 1743 (historiquement, c’est Louise de Hanovre, fille de George II de Grande Bretagne). Ce mariage a une portée symbolique, c’est en effet le premier mariage d’une Bourbon de Pologne hors de Pologne même et de France. Les termes de cette union incluent également des concessions mutuelles sur le trafic commercial dans la mer Baltique : une baisse des droits de douanes dans les ports des deux royaumes, la libre circulation des flottes près des côtes, l’exemption de péages pour le détroit de l’Øresund en faveur de la Pologne et des avantages commerciaux pour le Danemark sur le territoire de la République. Les deux royaumes s’engagent également à défendre la liberté de commerce dans la Baltique déclarent poursuivre des intérêts communs sur cette mer. Un accord conclu séparément quelques mois après mariage précise notamment que toute menace d’ordre naval ou commercial contre le Danemark est de fait une menace contre la Pologne et inversement, et que les deux royaumes uniront leurs flottes, que la Pologne doit encore développer à l’époque, pour y faire face. Précision utile, seule la future flotte de la Baltique est concernée. Le traité inclue également la taille minimale que la flotte polonaise s’engage à développer et traite de l’achat de certains navires et de l’envoi de spécialistes en construction navale en Pologne.

Ludwik-Francisek est quant à lui marié en 1750 à Ludwika-Maria Poniatowska (historiquement, sœur du dernier roi de Pologne Stanislas Poniatowski). Par ce mariage, Elżbieta s’assure le soutien d’une famille anoblie au XVIIe siècle seulement, mais à l’influence croissante : les Poniatowski. La famille, proche de la très puissante famille Czartoryski, a vu ses principaux membres s’élever de la petite noblesse aux offices sénatoriaux en deux générations seulement. Le grand père de Ludwika-Maria, Francisek, était en effet titulaire d’un petit office sans grande valeur à la cour alors que son père, Stanislas, s’est vu attribuer le titre de castellan de Cracovie (premier sénateur séculier). Les frères de Ludwika-Maria s’illustrent quant à eux dans diverses charges militaires. La question de la succession ne se pose pas : bien que fille aînée, Ludwika-Maria est exclue officiellement par la Diète de 1766. Elle n’a jamais manifesté la moindre envie de régner, Elżbieta ne l’ayant pas encouragé vers cette voie de peur de froisser une partie de la noblesse du pays. Son mariage avec Frédéric V, en tant que reine consort, ferait également d’elle une reine de Pologne soumise à un autre roi, ce que la noblesse refuse catégoriquement. Ludwik-Francisek (Louis-François) est ainsi élu successeur en 1770, aucun autre prétendant ne s’étant présenté. Elżbieta, alors âgée de 68 ans, en fait de facto un corégent. Il faut donc considérer le règne de Ludwik dès le milieu des années 1770, bien que son règne ne commence officiellement qu’en 1783.

Les historiens étudient souvent en parallèle le règne d’Elżbieta de Pologne et celui de Catherine II de Russie, poussés par le fait que les deux femmes montent sur le trône de deux grandes puissances aux portes de l’Europe à peu près à la même période. Les deux souveraines, voisines, ne se sont pourtant jamais rencontrées. Le règne d’Elżbieta, marqué par la plus longue période de paix de toute l’histoire de la Pologne, voit celle-ci rester sur son territoire, se rendant à Vilna, Kiev, Królewiec (Königsberg), Riga ou Wrocław. Son seul déplacement à l’étranger fut à Copenhague pour le mariage de sa fille. Ce règne marque ainsi une période de stabilité et de consolidation de la République. Catherine II incarne au contraire l’expansion, le dynamisme et le développement. Elle étend les frontières vers l’Asie, se défend face à l’Ukraine, donne à la Russie un accès sur la Mer Noire par ses conquêtes de la région du Don et de l’Azov. La pénétration des Lumières dans les deux Etats est semblable, menant dans les deux cas à un développement agricole et pré-industriel accéléré. On note également un renforcement progressif de l’appareil d’Etat, sous la forme d’une harmonisation de l’administration en Pologne tandis que la Russie centralise progressivement son pouvoir, notamment après la révolte de Pougatchev. Enfin, les deux pays progressent dans l’éducation de leurs sujets, avec la création d’écoles primaires et secondaires ainsi que d’éducation pour les jeunes filles nobles, sur le modèle de ce qu’a créée Madame de Maintenon au siècle passé. En Pologne, cette période est appelée la « Seconde Modernisation », la première datant des réformes de Louis Condé.



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Commentaires recommandés

Pas de suite de ton récit finalement ? En pause ?

 

Je me questionne sur un point : la guerre de sept ans dans cette réalité. Le conflit est inévitable entre France et Grande-Bretagne.

La France semble pouvoir compter sur une alliance assez large et puissante : l'empereur en la personne de l'électeur de Bavière, la Pologne-Lituanie et l'Espagne. L'alliance matrimoniale entre Pologne et Danemark peut faire espérer la neutralité de ce dernier.

Mais cette prépondérance des Bourbons et de leurs alliés me semblent en capacité d'attiser les rancoeurs et les appétits que peuvent financer les britanniques :

- l'alliance autrichienne pour récupérer les territoires perdus et faire pièce au bavarois

- l'alliance prussienne pour sécuriser le Hanovre et occuper les forces polonaises et bavaroises

- l'alliance russe pour prendre les territoires orthodoxes à minima

La question me taraude je l'avoue. Car sans les frais colossaux engagés dans le conflit terrestre, il n'est pas dit que la France avec l'aide de l'Espagne n'aurait pas vaincu la Grande-Bretagne.

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