L'AVENEMENT D'ATHENES ( I )

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Billet posté par Hyperion · 6 février 2013

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INTRODUCTION
512 avant JC, Grèce.
Fin de la fête, Olympie se vide. Les jeux étaient à peine finit que les grecs s'attelaient déjà aux affaires quotidiennes.
Miltiade et Xanthippe, deux jeunes athéniens, rentraient avec le reste des leurs, se remémorant pendant le voyage leurs premiers jeux qui venaient de s'achever.
Ce qui animait bien évidemment le débat était la énième victoire de Milon De Crotone à l'épreuve de pancrace, un sport de combat où seul les yeux sont intouchables. Tous les coups étaient permis, et il n'était pas rare que l'un des lutteurs périssent dans le combat. Milon était surnommé par certains " Fils d'Héraclès", et il est vrai que personne n'avait jamais vu d'homme aussi puissant.
De nombreuses histoires étaient comptaient à son sujet, entre autre sur son entraînement qui consistait, disais-t-on, à soulever un veau tous les matins; et les anciens racontaient qu'il y à 8 ans, il avait, à la suite de sa victoire, parcouru deux tours de stades en portant un taureau sur ses épaules; il l'aurait ensuite tué à main nue puis mangé.
Xanthippe avait grandit en écoutant les exploits de Milon et avait réussi à le rencontrer en personne en compensation d'une bourse de drachmes. Le champion se serait alors saisi d'une des pièces de bronze pour la plié en deux avec ses doigts. Les athéniens se riaient du prix que Xanthippe avait du débourser pour cela même si tous rêvaient de voir un tel exploit.
Les adversaires de Milon savaient qu'ils n'avaient aucune chance de le vaincre, et au contraire de grandes d'y laisser leur vie. Ce personnage mystérieux vivait dans une de ces colonies de Grande-Grèce, où se mêlent barbares et hellènes; et aux dernières nouvelles, Pythagore lui aurait offert la main de sa fille... après tout la science et le sport n'ont toujours fait qu'un.
Mais l'histoire de Xanthippe ne suffisait pas à dissiper l'humeur ambiante morose. Car en effet les espoirs avaient été grands pour la ville d'Athènes à ces jeux au contraire de nos prestations générales, et les défaites face aux spartiates impardonnables. Miltiade avait tout de même sauvé l'honneur de la cité en remportant l'une des épreuves les plus prestigieuses, la course de char. Dans l'avant dernier tour, il avait réussi par un spectaculaire tour de force a désarçonné l'aurige spartiate se trouvant juste à sa droite; ce dernier entraînant alors dans le même temps les deux concurrents qui le suivait dans un chaos absolu. Les autres auriges avaient alors été contraints de réaliser un écart conséquent pour éviter la chute, laissant Miltiade seul en première position.
Il était un enfant prodige à n'en pas douter. A tout juste 25 ans, il était le plus jeune archonte que la cité ait eu; et adoré par de nombreux citoyens. Issu d'une riche famille de commerçants, les Philaïdes, son ambition était aussi grande que son talent.
Il avait, quelques années auparavant, été nommé régent de la colonie de Chersonèse en Thrace, mais l'avait perdu ensuite par les armes face aux Perses.
Lui et les siens avaient pour objectif de renverser Hippias, actuel tyran d'Athènes, pour reprendre le pouvoir.
...
En effet, l'oligarchie athénienne avait perdu le contrôle de la ville depuis l'ascension de Pisistrate au pouvoir :
Ainsi, il y a un demi-siècle de cela, alors que la famine décimait le peuple, deux chefs de familles avaient utilisé la colère des athéniens pour tenter de prendre le pouvoir. L'un avec le soutien des habitants des côtes, l'autre avec celui des propriétaires foncier.
Mais ce conflit profita à un troisième homme, le polémarque Pisistrate.
Il avait réussi à rassembler autour de lui un grand nombre de citoyens mécontents, les " Demos ". Grâce à ce soutien populaire, il avait par un formidable coup d'Etat surpris tout le monde en s'imposant comme souverain.
Il ne dirigeait pourtant pas la cité tel les tyrans habituels, ce qui en fit une personne très important dans l'histoire de notre cité.
Tout d'abord sa première singularité fut d'exiler et non assassiner ses opposants, acte Ô combien honorable; et il imposa à tous le code de Dracon ainsi que les lois de Solon.
Il s'attira par la suite les foudres des oligarques, en taxant les riches pour subvenir aux besoins des plus démunis; ainsi qu'en instaurant de grandes fêtes religieuses.
Ces mesures allaient toutes dans le même sens : développer tout ce qui est publique et étatique pour affaiblir l’aristocratie.
A sa mort, son premier fils exerça une politique assez semblable mais fut rapidement exécuté, et c'est ainsi qu'Hippias, son frère, fut nommé tyran d'Athènes.
Sa répression très forte envers les grandes familles athéniennes l'avait mit dans une position très délicate, qui ne s'était pas arrangé en ce jour de fin des jeux. Les oligarques, dont faisait partit Miltiade comme les démocrates, emmenés par Clisthène, voulaient diriger la cité.
Miltiade, en tête du cortège, chevauchait côte à côte avec Xanthippe.
Ils avaient passé de longs moments ensemble durant leur jeunesse, en particulier lors de leurs entraînements au combat et de nombreuses personnes les prenaient pour des frères tant ils se ressemblaient.
Mais plus le temps passait et plus leurs chemins s'opposaient :
Xanthippe était en effet un membre de la famille des Bouzyges, soutenant le mouvement démocrate lancé par Clisthène; et aspirait à en devenir le leader.
Tous savaient qu'à la chute d'Hippias, sans héritier, une guerre éclaterait entre les familles athéniennes, et l'un des deux frères en sortirait vaincu, peut être même mort.
Mais en ces jours, les affaires internes de la cité devaient être mises de coté pendant quelques temps; dès le lendemain la trêve olympique serait abrogée et la guerre allait de nouveau être à l'ordre du jour.
La cité de Thèbes réclamait de jure la ville de Platée, se situant sur le versant nord du mont Cithéron, plus à l'ouest d'Athènes, et les platéens étaient venu quérir l'aide de notre cité.
Le tyran Hippias comptait sur une victoire pour réaffirmer son autorité de plus en plus décriée et dans le même temps contenir l'expansion des Béotiens.
Aucune diplomatie n'avait été engagée avec eux; la guerre était inévitable.
...
"
Athènes, te voila !
s'écria Miltiade "
Les hommes étaient fatigués du voyage et heureux d'être enfin arrivé.
" Xanthippe, j'ai ouïe dire que tu était devenue père ?
- Ma femme a accouché d'un fils juste avant notre départ, oui, et je ne l'ai que très peu vue ...
- Comment s'appelle-t-il ? demanda Mégaclès
- J'ai décidé de le nommé Périclès.
- Tu seras alors malheureux d'apprendre que tu ne peux rester à Athènes ! rétorqua Miltiade
- Pourquoi me dis tu cela ?
- Tu n'es donc pas au courant... Hippias t'envoie en Érétrie, chez ton père. Il a clairement décidé d'écarter au maximum ses opposants de cette guerre.
Clisthène est maintenant trop vieux pour se battre, et toi loin d'Athènes. Les tiens ne tireront aucune gloire de la victoire.
- Et toi, ou ta t-il envoyé Miltiade ? En Chersonèse, reprendre notre cité que tu as perdue ?
Miltiade ne prit pas en considération l’insulte de Xanthippe.
- Il faut croire qu'il ne peut se passer d'un général tel que moi ... Je vais bientôt faire route vers Platée. Espérons seulement que les Thébains n'y seront pas déjà, cela nous éviterais de perdre un temps précieux.
- Tu parles comme si la guerre était gagnée d'avance.
- Mais elle l'est, mon frère."
Xanthippe ne comprenait pas bien pourquoi Hippias écartait les démocrates de la guerre, tout en gardant avec lui bon nombre de de riches familles, désirant toutes autant le voir tomber. Les talents de Miltiade, même excellents soit-ils, n'étaient certainement pas une raison suffisante.
Dès le lendemain matin, il du donc embarquer pour l'Érétrie, l'esprit troublé, espérant la victoire des siens tout en rêvant à une défaite, qui signerait la fin d'Hippias.
...
Le mois suivant fut chaotique à Athènes et de nombreux événements retardèrent le départ de l'armée.
La position de Thèbes était de plus fort avantageuse, environ deux fois plus prêt de Platée que nous l'étions; et les chances d'y arriver avant eux étaient maintenant presque nulle. C'est ainsi que Miltiade eu l'idée de contacter Aristide le Juste, alors en campagne contre des rebelles plus à l'Ouest, pour lui ordonner de rejoindre prestement Platée.
Ses forces étaient minces mais sa mission capitale : Défendre la cité coûte que coûte jusqu'à l'arrivée de l'armée athénienne.
Situation an l'an -512 :