C / Marche vers Thèbes

Alors qu'au nord, Xanthippe était dorénavant maître de la cité de Chalcis, plus au sud la guerre faisait encore rage.

Les platéens, bien que reconnaissant envers les Athéniens et Aristide le Juste de les avoir défendu de l'attaque béotienne étaient très divisés quand à la suite des événements.

Une partie des sages de la cité ne croyait pas à l'autonomie de leur ville, prit entre deux eaux, et voyait d'un assez bon œil la protection qu'Athènes pouvait leur offrir.

Mais certains autres, farouchement opposé au tyran Hippias, étaient décidés à les renvoyer chez eux et savaient pertinemment qu'il fallait agir avant l'arrivée de l'armée de Miltiade.

Les habitants, bien trop peu informés pour savoir quel camp leur profiterait le plus se contentèrent de suivre les sages qu'ils respectaient le plus.

Une guerre civile éclata alors dans la cité et Aristide, bien que retranché dans le palais, fut assassiné durant son sommeil.

Les soldats athéniens réussirent tout de même à garder le contrôle de Platée jusqu'à l'arrivée de Miltiade.

Une fois les dernières révoltes matées et ses instigateurs exécutés, l'hégémonie d'Athènes sur Platée fut proclamé et ses soldats réquisitionné pour la guerre !

De l'autre côté, rien n'allait pour Thèbes, et l'état de santé problématique de Phrynon n’arrangeait pas les choses. Ne pouvant plus conduire son armée, il n'eut d'autres choix que d'en laisser le commandement à Andocrates, son second.

Ce dernier, bien que peu expérimenté sur un champs de bataille, avait une grande connaissance tactique et c'est ainsi qu'il choisit de tendre un piège à l'armée athénienne...

C'est donc trois mois plus tard, une fois la ville de Platée sous bonne main, que Miltiade entama sa marche vers Thèbes.

Jamais Hippias ne lui avait donné tel ordre et ce dernier deviendrait probablement fou de rage en l'apprenant mais force est de constaté que l'occasion était trop belle pour la laisser passer.

Il disposait en effet de 500 hoplites recrutés à Platée en plus d'un bon millier provenant d'Athènes, d'une cavalerie, rare et précieuse ainsi que des Logades, élite de l'armée, composé uniquement de vétérans.

Miltiade savait ses ennemis faibles et comptait les écrasés par le nombre et la puissance de ses phalanges.

Bataille de Scolus

C'est à Scolus, cité situé à peu près à mi chemin entre Platée et Thèbes que Androcrates et l'armée béotienne attendaient patiemment.

Une grande campagne de mobilisation avait été effectuée pour organiser la défense de la capitale. Il savait qu'il aurait le nombre aujourd'hui, mais pas la qualité et l'expérience.

Le matin du combat, les athéniens s'affairaient aux préparatifs des sacrifices rituels tandis que de l'autre côté, Andocrates venait de confier à Agesidamos la moitié de l'armée thébaine. Il espérait ainsi prendre en étau ses adversaires et les faire plier par le nombre.

...

C'est avec surprise que Miltiade ne vit que peu de thébains en face.

Il avait disposé très classiquement les athéniens à droite et les platéens sur la gauche.

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Miltiade s’aperçut que la cavalerie ennemie tentait de se placer derrière lui. Ne voulant pas s'exposer à un harcèlement de cette dernière, il ordonna aux peltastes de les accueillir par une salve de javelot.

...

La charge avait été lancé des deux côtés, révélant la faiblesse des thébains : ils ne disposaient que de très peu d'hoplites.

Miltiade ne perdit pas un instant et changea complètement sa tactique :

Ainsi, il ordonna deux manœuvres : un encerclement rapide des hoplites thébaines et dans le même temps une charge sur les peltastes dans le but de les forcer à battre en retraite ou trépasser.

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Alors que certains peltastes réussirent à se replier, d'autres furent rattrapés comme ici où une phalange platéenne se livre à un massacre indescriptible.

La déroute était complète chez les béotiens et Agesidamos comprit qu'il avait faillit à sa mission.

Il espérait tout de même que l'arrivée d'Andocrates surprendrait les athéniens. Mais serait-ce suffisant ?

...

Miltiade observait les combats sans y prendre part, la victoire étant maintenant acquise. Mais il s’agaçait à voir les platéens courser les peltastes jusqu'à très loin, trop loin selon lui.

Tout à coup, la terre se mit à trembler sous les coups de sabots, et il devint fou de rage à l'idée que sa cavalerie, elle aussi, ne tenait plus sa position. Mais c'est avec effarement qu'il la vit juste à sa droite.

Le vacarme se rapprochait à grand pas et c'est en se retournant qu'il compris le piège tendu par les Thébains.

Miltiade tenta précipitamment de reformer une ligne de phalanges pour faire face à Andocrates. Des cavaliers étaient envoyés pour aller quérir les unités les plus éloignées mais il était déjà trop tard pour certaines. Les platéens, bien trop peu disciplinés, s'étaient isolés du reste de l'armée et étaient maintenant encerclés par la cavalerie ennemie.

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C'est tout juste à temps qu'une ligne de front fut reformé pour les athéniens. Certains étaient épuisés après des courses inutiles à pourchasser les peltastes ... et pourtant c'était une nouvelle bataille qui commençait.

Source : L'AVENEMENT D'ATHENES ( RTW )