La légende de Megaclès

Au printemps de l'année 509 avant JC, l'armée béotienne était défaite et la route vers Thèbes libre pour Miltiade.

Mais à Athènes, le tyran Hippias était incontrôlable... en effet Miltiade avait défait le bataillon sacré à Scolus en désobéissant à ses ordres.

« - Ce chien ose donc me désobéir, alors que je lui es confié mon armée ! Nous devons empêcher cette folie par tous moyens.

- Vous le pensez incapable de prendre Thèbes ? D'après les derniers rapports de nos éclaireurs, la cité est affaiblie et Phrynon toujours aussi souffrant, inapte à défendre les siens. Quand à la valeur de leurs polémarques, elle laisse fortement à désirer. Andocrates n'est certes pas mort à Scolus mais il a montré une grande naïveté dans sa tactique. »

Megaclès, neuveu de Clisthène, était un éminent stratège athénien, qui malgré son opinion politique bien différente de celle d'Hippias était resté fidèle à sa cité avant tout.

Il était donc un de ses proches conseillers militaires, disposant d'une importante expérience. Mais sa nature impétueuse l'avait écarté des champs de bataille depuis maintes années, ne pouvant se contrôler une fois au cœur de la mêlée et l'amenant par le passé à ordonner des actes suicidaires.

Mais Hippias était de plus en plus seul à Athènes, et les trahisons de Xanthippe ainsi que de Miltiade, l'un agissant pour les démocrates et l'autre pour les oligarques lui avait fait comprendre qu'une poignée d'hommes seulement lui était encore fidèle.

« - Je ne peux laisser Miltiade gagner cette guerre par lui même Megaclès, le comprends-tu ? Je préférerais le voir mourir plutôt que rentrer en vainqueur. Je n'ai donc pas d'autres choix que de t'envoyer à Platée reprendre en main tout ceci, en espérant qu'il y soit encore.

• Avec quelle armée ?
  
• Nous devons nous servir de la victoire de Xanthippe sur l'ile d'Eubée. J'ai fait réquisitionner des troupes d'Erétrie et de Chalkis qui doivent déjà être en chemin.
  
• Mais elles devront passer en territoire ennemi ! S'exclama Megacles
  
• Phrynon est bien trop occupé à l'Ouest, toutes ses forces y sont maintenant déployées. L'Est est dégagé de toute menace, elles traverseront la Béotie sans problème.
  
• Xanthippe est-il du voyage ?
  
• Lui et son père sont intenables et complètement dégénérés … faire se battre nos marins sur un champs de bataille, qui d'autres aurait oser ?
  
• Une prise de risque qui à payé.
  
• Megacles, je sais que ton cœur est de leur côté, mais ils sont une menace pour l'ordre à Athènes. Ils seraient capable de faire s’entre tuer les notres pour prendre le pouvoir. Et le vieux Aristonymos est peut être le pire. Depuis qu'il a côtoyé les barbares Perses en Ionie, on raconte maintes choses effrayantes à son sujet.
  Ton oncle Clysthène est le seul démocrate a être resté digne, et malgré la folie de ses idées, j'ai du respect pour cet homme, comme pour toi. Ainsi le plus longtemps ils resteront loin d'ici, le mieux se sera pour tout le monde.
  
• Je comprends, je partirais donc le plus tôt possible, et je raisonnerais le jeune Miltiade."
  

Megaclès était donc de nouveau à la tête d'une armée. Il avait conduit par le passé maintes guerres mais il sentait au plus profond de lui qu'il n'était peut être pas prêt à en gagner de nouvelles. Il n'avait pu expliqué ses dérives et folies qui avait amené les nôtres à perdre des batailles par le passé, et pensait que seul un maléfice des dieux pouvait en être la cause.

Ostracisé par la cité pour ses erreurs, il avait trouvait refuge en Syracuse. Ré-accepté par les siens par la suite, il avait juré de servir la cité jusqu'à sa mort, et Hippias avait vite compris que ses talents de stratège étaient précieux.

C'était tout de même un geste fort que de lui permettre de revêtir l'armement hoplitique, que le tyran pourrait regretter par la suite.

Megaclès devait donc rejoindre les soldats envoyé par Xanthippe de Chalkis et ensuite se diriger vers Platée ou Miltiade se préparait pour sa marche finale.

A Thèbes, Andocrates avait déçu les siens, sa stratégie de l'étau ayant complètement échoué. Mais tout n'était pas de sa faute, les troupes béotiennes contenant bien trop de mercenaires venu du Nord et en particulier de Thessalie. Les troupes Thespiennes avaient été réquisitionné et Phrynon, gouverneur de la cité, bien que malade, ne pensait pas encore à une défaite.

Ainsi en apprenant que Miltiade avait quitté Platée pour Thèbes et qu'une armée venu d'Athènes marchait elle aussi sur eux, il décida de confié à Neochoros l'armée Thespienne pour prendre Platée et isoler Miltiade.

Mais Mégaclès avait avancé plus vite qu'ils ne l'avaient prévu, et c'est ainsi que les deux armées n'eurent d'autre choix que de s'affronter à quelques milles de leurs destination, Platée.

Pour Neochoros, une victoire signerait la prise de la cité et l'incapacité pour Miltiade d'avoir un point de retrait.

Pour Mégaclès, la victoire devait être rapide, pour qu'il puisse avoir le temps de rejoindre Miltiade et ainsi reprendre le contrôle du total de l'armée sur ordre du tyran.

Deuxième bataille de Platée :

Pour la première fois depuis le début de la guerre, les athéniens disposait d'une cavalerie en plus grand nombre sur leurs adversaires, ainsi que de frondeurs.

En face, Neochoros et sa garde montée disposait de 1500 hoplites dont la plupart en provenance de Thespie ainsi que d'une grande quantité d'archer mercenaires thessaliens.

Megaclès inspecte avec attention l'armée ennemi, apparaissant de derrière la colline qui lui faisait face.

Le terrain était très vallonné, en raison de la proximité du Mont Cythéron, que l'on peut apercevoir au loin.

...

Son premier ordre est de réorganiser la ligne de front sur une plus grande longueur, les hoplites athéniens sur la droite, et les alliés sur la gauche.

Mais alors qu'il opte tout d'abord pour une posture plutôt défensive, et ce en partie grâce au terrain, il est contrait de changer d'avis.

...

Les archers thessaliens harcèlent les soldats en première ligne or Megaclès, assez stressé à l'idée de combattre à nouveau ne veut pas subir la pluie de flèches trop longtemps, et ordonne la charge.

...

Les hoplites lancent alors leurs charges des deux côtés. Megaclès reste pour le moment en retrait, et repense aux prières et sacrifices fait dans la matinée. Il espère que les dieux seront apaisés, et le laisseront maitre de son esprit pendant cette bataille.

Les athéniens, connaissant le personnage et sa triste histoire, sont tous bien plus nerveux qu'à l'habitude.

Mais il en est de même pour les thespiens, qui ont appris très récemment qui était à la tête de leurs adversaires. Car si Megaclès est connu pour ses crises de folies pendant le combat, les non athéniens ont surtout retenu la légende comme quoi il deviendrait aussi fort qu'un minotaure, et qu'une centaine d'hommes ne pourrait l'arrêter.

Les archers se replièrent sur le haut de la colline tandis que Neochoros se positionna sur la gauche de son front, face à la cavalerie athénienne.

Le premier choc retentit parmi les cris des soldats, le combat était engagé.

Source : L'AVENEMENT D'ATHENES ( RTW )